Liam est un spécimen étrange dont on voudrait extirper le cerveau pour l'analyser scientifiquement. C'est un mec plutôt calme dans l'ensemble, qui semble prendre énormément de distanciation avec, et bien, presque tout. La géopolitique, la météo de demain, ta gueule qui lui revient pas, il s'en tamponne le coquillard d'une force dont tu n'imagine même pas. Et cette sérénité qu'il dégage ne convient pas avec son surplus d'agressivité. Quelques gouttes suffisent pour que le vase déborde et le bonhomme peut radicalement changer de face en quelques secondes, laissant la colère le submerger. L'homme laisse place à l'animal. La brutalité prend place et laisse la raison de côté. Malgré tout, il évite de trop se faire remarquer ici, l'idée qu'un exécuteur viennent le réveiller de bon matin, ça ne lui convient pas véritablement.

Alors, il reste plutôt discret et en marge de la société. Dans son petit hangar où il bosse en tant qu'ingénieur - ainsi que réparateur, ferrailleur, et un peu tout ce qui touche à l'électronique et l'électroménager - et ça lui convient parfaitement. La musique à fond, une clope au bec - cigarette qui est l'une de ses addictions, avec le whisky - quelques trucs à bidouiller et c'est le plus heureux des hommes. Du moins, temporairement.

Parce que les vieux démons reviennent toujours à la surface. La haine de l'uniforme est quelque chose de beaucoup trop fort. Et dans son petit atelier, le bonhomme se prépare. Peut-être paranoïaque sur les bords, il est persuadé que l'AP qu'on lui a refourgué pourrait servir à autre chose. Une sorte d'outil de surveillance, traceur GPS, enregistrement des appels téléphoniques, holographiques. Et c'est certainement de la paranoïa. Théorie du complot ou non, le presque trentenaire compte pas se faire tenir en laisse trop longtemps.

A vrai dire, la vie est une misère, et la mort est ton salut.

T'arrive au monde, et déjà tout petit on t'explique qu'on aurait préféré avoir une fille. Normal.

C'est pour ça que tu as une petite sœur, Liam. Et c'est pour ça qu'elle est beaucoup plus adorée que toi. A vrai dire, t'es presque invisible pour tes parents. Alors tu essaie de te faire remarquer en faisant des conneries. Mais ton militaire de père n'apprécie pas. Et à cinq heures du matin, tu fini en caleçon dans le froid de l'hiver, devant la porte de chez toi au garde à vous face à lui avec l'impossibilité de lui fausser compagnie. On dit que ça va forger ton caractère. Au lieu de ça, tu commence à développer la haine de l'uniforme militaire. Puis, ça va être ceux des flics. Parce qu'ils sont toujours chez toi avec ton militaire de père, entre peigne-culs c'est logique qu'ils s'entendent bien. Ils te disent qu'ils t'ont à l’œil, et toi tu cherche qu'à les provoquer et les humilier en public.

Mauvaise idée.

La vie rêvée d'adolescent fut relativement calme et mouvementé. D'un côté, tes mains faites pour l'or se font remarquer. Ton talent pour les combats également. Combat pokémon mais pas que. Le voisin qui avait craché à tes pieds en te traitant de "petite merde blonde" parce que t'étais un petit gringalet, il a bouffé la poussière. Mais, littéralement. Une petite poignée de ce qui traînait dans la cour, du sable, des feuilles, tu lui avait fourré la bouche avec ça, et ça t'a valu un aller au commissariat jusqu'à ce que ton daron vienne te chercher.

Tu fini dans un autre établissement, cette fois-ci t'es un peu plus adulte. Tu cherche un peu moins la merde et tu cherche un peu plus les filles. Ceci étant, on aurait du te donner un mode d'emploi. Les mains au culs dans le couloir, c'était pas la bonne technique "d'approche". Encore viré pour plusieurs troubles du comportement. On t'envoie également faire une petite séance chez une psychologue. A côté de toi, ta sœur est le modèle parfait de la petite pouf parfaite.  Tout ce qui sort de sa bouche est du pain béni par les parents. Et tes rapports avec elle et avec eux se dégradent. Tu demande à la psychologue d'aller se faire mettre, elle et son carnet, voir pourquoi pas l'un dans l'autre. De toute façon, t'es bientôt majeur. Et ça, c'est le pied, parce que qui dis majeur, dit libre.

D'ailleurs, tu cherche pas midi à quatorze heures.

T'es majeur, alors tu te casse.

Et c'est déjà plus respirable ailleurs. Pendant quelques années tu fais tes classes, ici et là, et finalement tu surgis à Éternia. Quelques billets sur ton compte en banque, assez pour ouvrir ta propre succursale dans laquelle tu utilise ton don pour l'ingénierie afin de réparer, créer, traficoter tout ce qui te passe sous la main. Mais ici, les flics sont pires que tout ce que tu a pu voir ailleurs. Et ils emploient des criminels pour faire le sale boulot, afin certainement de ne pas se salir les mains et leur offrir à certains, une seconde chance. M'ouais. T'es pas véritablement emballé. Surtout quand tu vois les effluves de sang générées par leur dominateur. Dans ton hangar, depuis, tu complote.

Ton but : Provoquer un désordre jamais vu sur cette ville artificielle.
Ton leitmotiv : Rendre ce monde meilleur à tes yeux.
Ton arme : Des bombes que tu innove dans ton hangar.
Ta cible : Tout ce qui touche de près ou de loin au gouvernement en place ici, et à leurs représentants en uniforme.