Il avait prévu ça depuis longtemps… Faire une surprise à un homme qui lui est plus que cher, un peu trop peut être. Il a eu un peu de mal à se renseigner, à se faire discret de peur que la famille ne se rende compte de la supercherie. Pas peu fier de sa petite trouvaille, il se dirigeait assez rapidement vers la demeure de la petite famille. Il avait hâte de les revoir tous les deux, même si il appréhendait énormément la suite des événements. Après tout, ils ne se sont pas vus depuis un long moment, malgré leurs appels. Qui sait ce qui a bien pu se passer en deux ans ? Une décadence, une amélioration ? Il n'en sait rien, mais il le découvrira bien assez tôt.

La villa n'était plus très loin maintenant. Malcolm a toujours apprécié amener un petit quelque chose à ceux qui lui étaient cher. Cette fois-ci, c'était tout con. Une onéreuse boîte de cigares, et un jouet anti-stress. Et oui… Les cadeaux, c'est pas vraiment son fort. Mais le geste est là. Au loin, il pouvait apercevoir la villa. Il revérifiait pour la dixième fois l'adresse grâce à son bracelet, et… Il fallait se lancer. Comme à son habitude, il s'avança d'un pas presque trop assuré alors qu'il avait un peu peur de la réaction des habitants. Boarf, au pire, il avait ce bon cigare pour se consoler si ça ne se passait pas comme prévu.

Devant la villa, il s'arrêta soudainement. Il allait devoir réviser une dernière fois son texte, mais se connaissant, il allait l'oublier en deux secondes. Il prit une grande inspiration, pour enfin appuyer sur l'interphone.

« Tobias ? C'est moi. Surprise. »

Peut-être que l'homme dont il est épris le reconnaîtra à sa simple voix. Il ne put s'empêcher de sourire délicatement derrière sa barbe, serrant ses petits cadeaux fermement.

Il s’est passé quelques longues secondes avant que quelqu’un ne daigne répondre à Malcolm. Éclaircissant sa voix, il n’a pas tardé à reconnaître la voix de son neveu favori, lui arrachant un petit sourire en coin. Enfin… Il semblerait que l’inspecteur l’ait dérangé dans ses activités. Sur le coup, il pourrait se sentir désolé, serrant fermement les cadeaux qu’il avait amenés avec lui. Il s’approchait lentement vers Calen, haussant les épaules avant de relever les yeux.

« J’ai été muté ici. Je me suis dit que j’allais vous faire la surprise. Je dérange ? »

Une fois arrivé au niveau de son neveu, Malcolm ne put s’empêcher de le prendre dans ses bras. D’habitude, il préférait rester dans son coin à fumer et à faire la gueule, mais là, c’était tout autre chose : il faisait partie de la famille, l’homme n’allait donc pas le laisser en plan, tout de même ! Il en profita également pour lui glisser son petit cadeau.

« J’ai ramené ça pour toi. Désolé, j’ai pas trouvé mieux. Tu peux passer tes nerfs dessus, ça ressemble à une balle de baseball, mais c’en est pas vraiment une. »

Et oui. Ingénieux le Malcolm, mais c’était surtout la honte, quand on y pense. Jetant un œil à l’intérieur, c’est un joli félidé qui est venu le renifler, probablement pour faire connaissance. C’était assez bizarre à voir, mais Malcolm ne fit pas plus de commentaires, attendant simplement l’arrivée du propriétaire des lieux… En tenue plus que légère. Sur le coup, ça fit rougir l’inspecteur qui ne put s’empêcher de tousser en étant incapable de détourner le regard.

« Oui-oui… Deux secondes. »

Il devait déjà se remettre de cette vision. Ça faisait longtemps, tiens. Comme demandé, l’homme se permit d’entrer et de s’installer, non sans rendre le sourire à l’homme qui hantait sans cesse son esprit. Assis dans le premier fauteuil qui s’est présenté à lui, Malcolm regardait son neveu, soupirant en soulevant le second cadeau qu’il avait amené avec lui.

« Alors… Elle a marché, cette surprise ? Je viens à peine d’arriver, et vous êtes les premiers à qui j’ai rendu visite. »

De toute façon, Malcolm n’avait pas grand-monde à qui rendre visite ici, puisque ses parents étaient restés à Unys.

« Que deviens-tu ? J’espère que ton père te surveille bien. »

L’aimabilité du neveu favori semblait avoir énormément manqué à Malcolm. Il avait bien compris dans son regard qu’il se sentait peut-être pris pour un idiot, et ce n’était pas vraiment ce que l’inspecteur voulait. Il voulait simplement renouer un peu de liens avec lui, et le semblant d’humour qu’il avait employé ne faisait décidément pas fureur avec le garçon. Bah, tant pis qu’il se disait, haussant les épaules en relevant les yeux vers la caméra.

« Pas étonnant… », dit-il avant de laisser un long silence planer. En réalité, il n’était pas là pour l’embêter, forcé par ses supérieurs à se retrouver ici. « Tu sais, j’ai bon espoir. Tu mérites mieux, mais tu es trop turbulent pour qu’on ne doive pas te recadrer. » Merci Sherlock.

Et si seulement Malcolm savait à quel point sa sœur a été ignoble avec lui, peut-être qu’il lui aurait passé un savon plus tôt. Ses pensées se perdent quelques secondes vers elle, lui qui la recherche toujours, même ici. Quand enfin Tobias revient il lui lance un petit sourire amusé, bien installé au fond de son fauteuil.

« Congé ? Je ne connais presque pas ce mot. Plus sérieusement, j’ai été invité à venir ici, presque forcé. Ils voulaient que je change d’air, et peut-être que je vous rejoigne. » Dans un petit rire, il ne put s’empêcher de venir se gratter l’arrière de la tête. Était-il gêné ? Pas vraiment, à part peut-être pour le fait qu’il n’ait pas pu dire non pour ne pas partir. Il se contenta de sourire, heureux de voir que les cadeaux plaisent… Plus ou moins, à en voir la réaction du neveu. « Tu fumes peut-être des cigares dans la douche, je ne juge pas. » Avec le fils de Tobias dans le coin, Malcolm ne pouvait pas faire plus gênant. Calen était presque un adulte maintenant, il doit en entendre à foison, des choses gênantes comme ça. Il jeta un regard au Persian au beau pelage, avant d’être beaucoup plus intéressé par ce buffet proposant des délices.

« Un petit whiskey s’il te plait. Je change pas mes habitudes, c’est trop chiant le renouveau. »

Proposer de l’alcool à Calen ? C’était pas top comme idée. Malcolm n’avait jamais vu son neveu ne serait-ce qu’un tout petit peu éméché, et franchement, ça lui faisait un peu peur. Il ricane doucement, innocent et idiot. Une telle retrouvaille en famille, ça ne le laisse pas indifférent et il a envie de leur parler de tout et de rien, sans oublier son objectif lui trottant dans la tête depuis un moment.

« J’espère que ça te fait plaisir de m’avoir comme collègue. Bon, Calen, je pense que tu connais la chanson. Pas de bêtises, bla-bla-bla, le règlement classique, quoi. Ce serait dommage que tu ais un idiot de plus sur le dos. Il faudra que je visite la ville à un moment où un autre, ce serait pas mal ensemble, non ? Il me faut de bonnes adresses. »

Il était enthousiaste, puisque son arrivée était très récente.

ft.
Le Vioc & Le Shnock

« Mais, What ?!  »

Je suis le tue l'amour

Je levais les yeux aux ciels devant leur remarque. Comme si j’allais laisser quelqu’un me mettre en cage ! … Bon, je dis pas, si la cage avait le wifi, des consoles de jeu, un punching ball, je pourrais tenir deux ou trois jours avant de me servir des barreaux pour taper sur mon geôlier. Mais bon…
Là, j’avais encore un semblant de liberté, et je pouvais légalement taper sur les gens. Pas sur tous les gens, mais c’était déjà pas mal ! Qui a dit que je savais pas faire des concessions !

Oooookay. J’étais de trop. Invitations à boire ou pas, il était hors de question que je reste cinq minutes de plus dans la même pièce que les deux vieux le jour de leur retrouvaille.

« Nan… J’vais vous laisser à vos… trucs. J’ai une partie à terminer sur la console. Avec le casque. Et le son à fond.  »
Je voulais rien entendre de… Honnêtement, je sais pas quoi, mais je savais par contre que je voulais pas savoir !

« Pour la visite de la ville, écoute, y’as un parc, un quartier de vieux, un port, les riches sont sous l’eau et les pauvres vivent pareil que sur les continents. Mais ouai, j’te ferais visiter, s’tu veux !  »
Mais là, je sentais bien qu’il fallait laisser la place à… au.. bref.

« Et on ira t’attraper des poké’ aussi, s’tu veux. »
Parce qu’il y avait de quoi faire ici, au moins.

M’enfin pour l’heure, je filais avant qu’ils ne leur prennent l’idée de m’arrêter. Même si j’étais quasi sûr qu’ils étaient bien content d’avoir leur moment à deux. On aurait le temps de jouer au gentil oncle-neveu plus tard. Moi j’avais des bruits et des regards à ignorer !

HRP:

Bien installé, Malcolm n’a pas attendu plus longtemps pour entamer son verre de bon cœur, un grand sourire sur les lèvres alors qu’il observait les deux hommes à tour de rôle. Il n’a l’air de se douter de rien, haussant simplement les épaules sans même remarquer la gêne chez l’adolescent. Dès lors qu’il annonça son envie de partir, l’homme se redressa presque avec étonnement, la mine choquée en se tournant vers lui.

« Hey, Calen ! Reviens, j’ai encore rien fait roh. »

Peut-être était-il gêné de son retour, mais bon, il partait d’une bonne intention le bougre. En temps normal il se serait montré plus sérieux, bien moins avenant, mais bon, il préféra laisser couler, bien que son visage se mua rapidement en une moue doucement triste. Capturer des pokémons, sur le coup, ça ne l’intéressait pas plus que ça ; mais il allait très vite changer d’avis, parce qu’il devait faire comme tout le monde, et se trouver une équipe d’enfer.

« Yes, un petit Galékid qui se fait petit à petit à la vie ici. Ça lui fait bizarre. J’ai eu un Héricendre en arrivant, j’aime bien, ça me va bien. Tu ne trouves pas ? »

Il riait de bon cœur, avachi sur son fauteuil en regardant les images qu’on daignait lui montrer. Il était ravi de voir que l’insecte était devenu un fier Cizayox, et était ravi de voir tous les pokémons qui ont bien voulu le suivre – ou qu’il s’est plutôt embêté à capturer.

« Pas mal. Et tu arrives à t’en occuper ? Ca en fait, du monde. »

Presque déboussolé lorsqu’il finit son verre, l’inspecteur ne tarda pas à se redresser pour aller se servir un autre verre et essayer de se rappeler de tous les noms de ses pokémons.

« J’ai l’impression de m’être absenté dix ans, parce qu’il y a eu énormément de changement ici. Nos conversations… C’est ce qui m’a permis de ne pas perdre le fil. Mais je suis content d’être là. »

Il ne put s’empêcher de s’attarder longuement sur son verre, avant de relever le regard vers son amant en souriant. Posant son verre de nouveau vidé, il s’avança pour venir lui tendre une main, l’air faussement timide.

« Tu m’as énormément manqué, Tobias. Alors, j’ai manqué quoi ? J’espère qu’on bossera encore bosser ensemble, on a du temps à rattraper. », dit-il en lui faisant un clin d’oeil absolument pas gênant.